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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 00:36

Alek-Wek.jpgLes mannequins de couleur sont peu représentés sur les podiums des défilés et dans les pages des magazines. Le milieu de la mode renvoie une image monochrome d'une société qui ne l'est pourtant plus.

Les premiers mannequins noirs sur les podiums des défilés étaient une idée de Paco Rabanne. C'était en 1970, et à l'époque, l'idée paraissaît incongrue. Or, il semble que les habitudes n'aient pas tellement changées. En 2013, à la dernière Fashion Week de New-York, les mannequins noirs ne représentaient que 6% des quelques 4400 mannequins ayant participé aux 151 défilés. Treize marques -Araks, Assembly, Belstaff, Calvin Klein, Elizabeth & James, Gregory Parkinson, J Brand, Jenni Kayne, Juicy Couture, Louise Goldin, Lyn Devon, Threeasfour, et Whit- n’avaient aucun modèle de couleur.

 

A qui la faute ?

Certains magazines pensent que le problème vient des agences de mannequins. Ainsi, Olivier de Raissac, chef du groupe communication Femme, explique que pour le catalogue La Redoute, il doit organiser ses castings à l'étranger puisqu'il peine a trouver des mannequins ethniques dans les agences françaises.

D'autres rédactrices de magazines sont plus abruptes: " On a plus de mal à trouver de très belle Blacks avec une peau uniforme. Leur peau est souvent marquée par des boutons triturés, des vaccins mal placés ou des piqûres d'insectes... Leurs cheveux sont moins évident à coiffer, leurs fesses ne sont pas adaptées aux coupes des vêtements. Et puis, le nez négroïde, ce n'est pas toujours joli en photo ". 

Du coté des agences de mannequins, on soutient que se sont les marques qui ne recruteraient en majorité que des mannequins blancs car leur public s'identifie plus facilement à celles-ci. Même quand la prestigieuse agence Elite organise ses castings en banlieue parisienne, on s'aperçoit que les filles black et métissées sont rarement les grandes gagnantes. Donia, une superbe liane Black qui rêve de devenir mannequin nous raconte : "J'ai été repérée par un chasseur de têtes. Mais il m'a prévenu qu'avec mon 1m75, ça risquerait de coinçer. Pour les minorités ethniques, les critères sont plus stricts. Il faut faire 1m80 et être plus mince que les Blanches. J'ai compris que je n'aurais pas les mêmes chances que les autres".

Et si certains créateurs avouent que les mannequins noires mettent en valeur la couleur sur les vêtements, qu'elles ont un port de tête distingué, un gabarit idéal, avec de longues jambes fermes et fuselées, ils se désolent que les acheteuses, essentiellement blanches, n'arrivent pas à se projeter dans le vêtement. Car, oui, tels sont les faits : un mannequin noir fait moins vendre qu'un mannequin blanc.

1La directrice de casting du magazine Marie Claire nous explique : " Comparé à d’autres magazines, nous faisons travailler beaucoup de Brésiliennes et de filles très brunes, mais il est vrai que nous choisissons rarement des mannequins noirs. Simplement parce qu’elles ne « vendent » pas. Quand nous avons fait une couverture avec la sublime Naomi Campbell, les ventes ont, hélas, été décevantes, et il faut savoir que multiplier les couvertures qui ne marchent pas mettrait en péril notre magazine (et tout un groupe de salariés). C’est moins vrai pour les séries de mode, où l’on pourrait plus souvent "jouer" la couleur. Mais, pour les mêmes raisons, on trouve très peu de filles de couleur en agence : une ou deux Blacks et une Asiatique, sur une cinquantaine de mannequins. Selon moi, cela n’a rien à voir avec le racisme. C’est juste que les lectrices, en majorité blanches, recherchent avant tout un effet miroir. Elles doivent pouvoir s’identifier. La preuve : c’est différent aux Etats-Unis, où il existe un vrai marché black et latino, autant en mode qu’en cosmétique. Mais sans doute devrions-nous brusquer les choses pour que nos lectrices s’habituent à un autre type de beauté. Heureusement, le melting-pot grandissant de notre société va nous y aider '.

On ne peut malheureusement faire le même constat en regardant les campagnes publicitaires. La mode serait-elle à jamais une citadelle imprenable où échoueraient immanquablement les nouvelles vagues de la diversité ?
Nous, à la rédaction de Belle et Black, nous espérons que les choses bougent, et saluons toute avancée positive. Dans la haute couture (chez Yves Saint Laurent, Lanvin, Franck Sorbier, Jean-Paul Gaultier), le prêt-à-porter (H&M, Asos), la joaillerie (Liya Kebede pour Tiffany), mais aussi dans le street wear (Adidas, Nike), le maquillage (Clarins, L’Oréal, Lancôme) et les pages de magazines (Be, Elle, Femme Actuelle, I-D, Vogue, Marie Claire ...).

 

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commentaires

M
Pourquoi il y a de magnifiques mannequins noires. Peut être faudrait il plus de magazines destinés aux blacks ?
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M
C'est honteux ! On est en 2013 et on est toujours sous représentés. Comme si la beauté noire n'avait aucune valeur. Merci à www.belleetblack.com de nous prendre en considération.
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